Youth Engage est un réseau qui a été créé en 2007 pour les jeunes de 15 à 35 ans qui vivent avec le VIH, qui sont affectés par celui-ci et/ou qui souhaitent s’impliquer dans la réponse à l’épidémie au Zimbabwe. À sa dixième année d’existence, cet organisme continue de grandir et de gagner de l’élan en tant que militant clé pour les jeunes du pays.

Youth Engage travaille principalement à promouvoir le plaidoyer ainsi que l’amélioration des politiques sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et génésique. Malgré son point de mire précis, il a une compréhension holistique de la vie des jeunes, y compris du paysage social, politique, culturel et économique qui influence leurs expériences, leurs choix et leur accès aux services.

Les enjeux qui affectent les jeunes sont interreliés. L’emploi est indissociable de l’accès aux services. Nous devons adopter une approche de pensée systémique.

Le travail de Youth Engage a pour but essentiel de créer des plateformes et des soutiens pour permettre aux jeunes d’exprimer leurs  préoccupations et de susciter des changements. Youth Engage fait la liaison entre les jeunes et les responsables de décisions qui les touchent, pour que leurs perspectives soient prises en compte dans l’élaboration des programmes, des politiques et des services.

Les plateformes de médias sociaux sont un outil clé dans les efforts de l’organisme pour impliquer et mobiliser les jeunes, et pour militer avec eux et pour eux. Voici quelques leçons tirées de ce travail :

 

Au Zimbabwe, comme partout ailleurs dans le monde, les jeunes trouvent des façons d’interagir en ligne. Selon Charles Siwela, directeur national de Youth Engage, les jeunes n’ont pas vraiment envie de visiter des sites web pour acquérir passivement de l’information. Ils veulent plutôt s’impliquer activement dans un dialogue continu avec leurs pairs et d’autres influenceurs. Cela explique en partie l’intérêt grandissant pour l’utilisation de plateformes de médias sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram et WhatsApp, des médias interactifs où les usagers peuvent être à la fois consommateurs, producteurs et commentateurs de l’information.

Youth Engage cherche à créer des occasions pour les jeunes de participer activement en exprimant leurs opinions et leurs réflexions sur les enjeux qui les touchent. Il le fait en maintenant des comptes de médias sociaux actifs, y compris un compte Twitter (@YouthEngageInfo) et un profil Facebook. Les jeunes sont invités à exprimer leurs commentaires, à partager des informations, à répondre à des sondages et à saisir diverses occasions d’implication qui s’offrent à eux. L’organisme incite également les jeunes à publier des messages Twitter lorsqu’ils participent à des événements ou vivent une situation digne d’intérêt.

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Youth Engage forme des jeunes à la collecte de données qualitatives sur les enjeux qui les touchent. Par exemple, on a récemment formé une cohorte de jeunes que l’on a équipés de caméras numériques afin qu’ils recueillent les témoignages et les récits de leurs pairs au sujet de la santé sexuelle et génésique. Les enregistrements seront distribués sur Facebook, Twitter et YouTube, des plateformes beaucoup plus accessibles que les médias traditionnels pour le partage des points de vue et perspectives des jeunes.

En plus de faciliter la capacité des jeunes de parler publiquement des enjeux qui les touchent, les médias sociaux sont devenus très utiles pour joindre les décideurs et les dirigeants. De fait, les jeunes ne sont pas les seuls à utiliser les plateformes de médias sociaux au Zimbabwe : les dirigeants en font autant. Les médias sociaux sont donc une excellente façon d’interagir avec des parlementaires et d’autres politiciens, au pays.

Tout le monde veut entendre la voix des jeunes.

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En étiquetant ses messages, en publiant des gazouillis et en s’adressant par d’autres moyens aux individus qui occupent des postes de leadership et d’autorité au Zimbabwe, Youth Engage utilise ces plateformes pour partager les préoccupations  des jeunes et pour signifier leur présence. Avant l’avènement des médias sociaux, si on voulait planifier une rencontre ou partager de l’information avec un décideur, il fallait plusieurs appels téléphoniques et divers rendez-vous qui allaient possiblement conduire (ou non) à une rencontre. Twitter et d’autres plateformes ont facilité les interactions directes avec les décideurs, les rendant plus accessibles et moins coûteuses.

Youth Engage utilise ces plateformes de différentes façons – que ce soit pour adresser des messages d’importance aux décideurs ou pour leur faire connaître son travail avant une rencontre en personne. Des responsables des programmes et des bailleurs de fonds utilisent également les médias sociaux pour surveiller les efforts et les enjeux. Par conséquent, en publiant ses activités sur Facebook et Twitter, Youth Engage peut faire valoir son travail et les enjeux d’importance pour les jeunes.

Youth Engage organise et présente des ateliers sur divers enjeux de plaidoyer pour informer et mobiliser les jeunes, mais des contraintes de temps et de financement limitent la quantité de formations en personne que l’organisme peut offrir. Là aussi, les plateformes de médias sociaux peuvent servir d’outil pour partager de l’information avec un plus grand nombre de jeunes, et ce, sur une base continue.

Au Zimbabwe, l’appli WhatsApp gagne en popularité. Cette plateforme se prête bien aux communications individuelles et de groupe. Elle permet à ses usagers de partager des messages et des fichiers en consommant peu de données et de bande passante, ce qui convient à divers contextes technologiques et appareils mobiles.

Youth Engage maintient sur WhatsApp un groupe très actif dont le bassin de membres ne cesse de grandir. Des jeunes sont ajoutés au groupe sur demande, lors de formations et d’événements, en se connectant par d’autres plateformes ou sur la recommandation de pairs.

Le groupe sert de plateforme pour partager de l’information, des idées et des nouvelles et pour poser des questions sur le VIH, la santé sexuelle et génésique et les nombreux autres enjeux qui affectent les jeunes du Zimbabwe. WhatsApp crée un espace de conversation multidirectionnelle qui permet aux usagers de lire les interventions de leurs pairs et d’y répondre, tout en créant leurs propres fils de discussion. Puisque la plateforme est dirigée par les usagers, Youth Engage exerce un certain contrôle sur ce qui est partagé dans son groupe WhatsApp, mais en général le ton est très respectueux.

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Saviez-vous que les applis de messagerie sont en voie de dépasser les médias sociaux publics en tant que canaux sociaux dominants?

Les jeunes ont soif d’information et d’implication dans la réponse aux enjeux qui sont importants pour eux et qui affectent leurs vies. Les plateformes de médias sociaux comme Facebook, Twitter et WhatsApp sont des outils accessibles pour éduquer, mobiliser et impliquer les jeunes dans le plaidoyer sur la santé sexuelle et génésique.

 

 

FAITS INTÉRESSANTS :

  • Youth Engage travaille à une campagne concernant l’âge de consentement au Zimbabwe. À l’heure actuelle, l’âge de consentement est de 16 ans, et on a donc fixé à 16 ans l’âge légal pour accéder à des services de santé sexuelle et génésique. Ceci signifie que tout jeune qui n’a pas atteint cet âge doit obtenir le consentement d’un parent pour accéder aux services. Youth Engage tente de faire abaisser l’âge de consentement afin que les jeunes puissent faire des choix et accéder à des services sans devoir demander l’approbation d’un parent ou d’un tuteur. Ce processus implique d’éduquer les jeunes pour qu’ils soient au courant de la situation, de recueillir leurs voix et perspectives sur cet enjeu et de créer des occasions pour eux d’exprimer leurs points de vue aux décideurs dans divers forums.
  • Même si les enjeux qui affectent la santé et le bien-être sexuel et génésique des jeunes sont complexes et multiples, Youth Engage tente d’encourager le groupe WhatsApp à centrer ses discussions sur des enjeux liés à la santé. Toutefois, on comprend que les jeunes veulent parfois partager d’autres informations qui ne sont pas toujours aussi pertinentes. On a donc déterminé que les samedis sont des journées où il est possible de partager tout type d’information avec le groupe, alors que les autres jours de la semaine sont réservés aux informations et discussions relatives à la santé.