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De plus en plus, on reconnait que les médias sociaux et les TIC constituent de puissants outils pour les interventions de santé publique. Notamment, les bailleurs de fonds encouragent les organismes et d’autres dépositaires d’enjeux à inclure de telles activités dans leur travail et à faire état de mesures et d’autres données concernant les médias sociaux lorsqu’ils rendent compte de leurs réussites. Ceci dit, la réalité financière n’a pas encore rattrapé la rhétorique concernant les médias sociaux et les TIC, de sorte qu’il peut être difficile d’obtenir un financement suffisant (quant au montant et à la durée) pour tous les aspects de ce travail.

Bien sûr, d’importantes variations s’observent d’une région à l’autre du monde. Des organismes du sud mondial sont devenus des chefs de file du développement d’approches novatrices à l’utilisation des médias sociaux et des TIC dans le travail en VIH (comme le démontre la section Ressources de ce site web). En plus de refléter l’ouverture à la technologie et au changement technologique sur le terrain, cette tendance repose sur de solides structures financières et sur un paradigme qui a toujours inclus la technologie comme un élément clé du développement social.

Au Canada et dans d’autres pays du nord mondial, où les bailleurs de fonds des programmes sociaux et de santé reconnaissent le potentiel des médias sociaux et des TIC dans le travail sur le VIH, les organismes ont encore du mal à obtenir les fonds nécessaires pour embrasser pleinement ces activités. Par ailleurs, les organismes ne comprennent pas toujours les dimensions pratiques du travail lié aux médias sociaux et aux TIC et la nature des fonds requis pour assurer la viabilité de ces interventions.

Plusieurs défis et aspects doivent être pris en compte dans le financement d’outils de médias sociaux et de TIC pour le travail dans le domaine du VIH. Voici quelques stratégies qui peuvent aider les organismes à aborder ces enjeux et à considérer les coûts.

Puisque la technologie évolue sans cesse et qu’elle doit être constamment actualisée, les activités de médias sociaux et de TIC nécessitent un financement à long terme pour couvrir ces coûts et permettre aux organismes de maintenir à jour leurs technologies et projets (comme illustré dans l’étude de cas sur le développement de l’appli mobile Sexposer). Toutefois, il peut être particulièrement difficile de trouver du financement pour des mises à jour : malgré leur nécessité, ce n’est pas l’activité la plus attrayante pour les bailleurs de fonds. De plus, la technologie ou le développement technologique associé au travail de médias sociaux et de TIC peut être assez coûteux pour les organismes, qui ne peuvent pas nécessairement se payer les technologies les plus à jour ou les plus interactives ou justifier de telles dépenses compte tenu de leur budget limité et de nombreuses autres priorités.

De la même façon, même si l’accès à plusieurs plateformes de médias sociaux est gratuit, leur utilisation efficace exige un suivi et une présence en ligne sur une base régulière, ce qui requiert un engagement continu de la part du personnel. Cela peut représenter un investissement considérable à long terme. Les fonds pour la publicité ou pour les messages destinés à des auditoires spécifiques (comme les publications « optimisées » sur Facebook) représentent une dépense additionnelle, tout comme la production de contenu à partager sur les plateformes de médias sociaux (par exemple : il faut une caméra pour publier sur Instagram).

Par conséquent, au moment de développer une intervention de médias sociaux ou de TIC, il est important de planifier soigneusement les divers éléments liés au travail, y compris les dépenses associées à la plateforme ou au développement de la technologie, de même que les mises à jour, les coûts associés à la promotion et à la publicité, et le temps de travail pour toutes les activités nécessaires à la réussite du projet.

Les aspects techniques des médias sociaux et des TIC peuvent être très dispendieux, en particulier si vous devez embaucher des consultants ou des cabinets externes pour exécuter le travail. Lors du développement des études de cas de la présente ressource, plusieurs organismes ont souligné les avantages de développer la capacité technologique à l’interne. Cela ne veut pas dire d’ajouter un ingénieur informatique à votre équipe, mais vous devriez préciser et évaluer l’aisance et l’expérience liées aux médias sociaux et aux TIC dans votre processus d’embauche, en particulier si cette compétence manque aux ressources humaines actuelles de votre organisme.

Il pourrait également être utile d’offrir à vos employés des formations et des occasions de développer leurs compétences en matière de médias sociaux et de TIC. En comprenant les plateformes et les technologies pertinentes à votre travail, les employés seront en mesure de les utiliser plus efficacement, de générer de nouvelles idées et de planifier les nombreux aspects nécessaires à leur mise en œuvre.

Organiser des formations et encourager l’exploration des médias sociaux et des TIC favorisera également une plus grande aisance avec les plateformes et technologies – un autre élément essentiel à la création d’un environnement favorable aux médias sociaux et aux TIC. Encourager les employés « adopteurs précoces » à partager leurs expériences et connaissances avec leurs collègues est une autre stratégie utile pour accroître la capacité interne.  

Dans cette sphère effervescente d’innovation constante, d’innombrables outils et ressources peuvent vous éclairer sur les médias sociaux et les TIC et vous aider à les utiliser dans votre travail; de nouvelles informations sont publiées chaque jour. Plusieurs de ces outils et ressources sont d’ailleurs gratuits ou offerts à prix réduit aux organismes à but non lucratif. Vous pourriez devoir fouiller et explorer diverses ressources pour trouver celles qui vous conviennent le mieux (les adopteurs précoces de votre organisme pourront là aussi vous prêter main-forte), mais un peu de temps investi dès le début pourra vous épargner beaucoup de temps et d’argent à long terme.

Les « hackathons » (marathons de programmation) sont une idée géniale pour développer les aspects technologiques d’une intervention de médias sociaux ou de TIC. Étalés sur quelques journées intensives, ces événements rassemblent des experts techniques et de contenu qui collaborent à développer des idées, des plateformes et des technologies. Quelques hackathons ont déjà eu lieu dans le domaine du VIH, notamment le HIVdigital Hackathon (Hollande, août 2016) et Hack for Life (Brésil, mars 2016).

  VOUS POURRIEZ ENVISAGER D’UTILISER :

  • la multitude d’outils et de plateformes en ligne qui peuvent rendre votre travail et vos pratiques de collaboration plus efficaces et moins coûteuses (voir l’étude de cas de la CISD, pour des exemples pratiques);
  • les logiciels et polices de caractères à accès libre, qui offrent gratuitement leur code source pour utilisation et modification, dans un esprit de collaboration;
  • les outils et formations disponibles en ligne gratuitement – notamment YouTube, qui héberge un nombre infini de tutoriels vidéo (de qualité variable) sur tous les sujets, de la photographie féline à l’utilisation efficace de Google Docs;
  • les nombreuses plateformes et technologies qui offrent un accès gratuit ou à prix réduit aux organismes à but non lucratif – ces politiques de prix pourraient être affichées sur leur site web; sinon, envoyez-leur une demande par courriel.