Les médias sociaux et les TIC ont beau être de nouvelles plateformes et technologies, ils reflètent des besoins qui existent depuis les débuts de l’humanité – le besoin de communiquer, de bâtir une communauté et d’en faire partie. La dimension humaine derrière les plateformes de médias sociaux et de TIC, ou la technologie, est un élément qui profite à être maintenu à l’avant-plan et au cœur de toute intervention connexe, et c’est probablement là une des raisons du si grand succès du travail de médias sociaux de HIV Edmonton (voir l’étude de cas à ce sujet). Dans les médias sociaux et avec les TIC, les utilisateurs de services peuvent interagir avec vous et entre eux de façon anonyme, ou de manières qui n’ont pas cours à l’extérieur de l’univers numérique, mais leurs besoins, leurs désirs et leurs préoccupations demeurent les mêmes. De plus, tout comme vos utilisateurs de services sont bien placés pour vous parler de leurs besoins et désirs avant le début de votre projet, ils peuvent également vous offrir des rétroactions très valables pendant le déroulement du projet.

Lorsque vous travaillez à développer l’infrastructure ou le contenu de votre intervention de médias sociaux et de TIC, il est important de trouver des moyens pour intéresser initialement vos utilisateurs, puis de les tenir impliqués. À ce point, il y a BEAUCOUP de concurrence pour obtenir de l’attention dans les médias sociaux et les TIC, donc souvenez-vous que votre gazouillis à propos des condoms est en compétition avec les plus récentes nouvelles sur le divorce Brangelina, qui nourrit la vive curiosité humaine à l’égard des affaires des autres. Certaines stratégies pour susciter et maintenir l’implication de votre public : rendre vos interventions interactives, inciter les utilisateurs à participer, parler la langue de votre public et communiquer avec lui directement et à l’aide de nombreux éléments visuels.

C’est une des leçons clés que le Blood Ties Four Directions Centre a apprises du développement de sa campagne Facebook, Yukon CondomFairy (voir l’étude de cas à ce sujet). Initialement, Blood Ties avait prévu présenter à son public des articles et des informations textuelles, au sujet de la prévention du VIH. En cours de route, il a constaté que son public répondait beaucoup plus vigoureusement aux éléments visuels de la campagne. Par des mèmes, une combinaison d’image et de texte, Blood Ties a déniché un médium efficace qui lui a permis de maximiser la portée de la campagne ainsi que sa pertinence pour son public.

Puisque ce sont des outils relativement nouveaux, qui n’ont pénétré le domaine du travail en VIH et en santé publique que depuis environ une décennie, il reste beaucoup à comprendre de l’impact des médias sociaux et des TIC en ce qui concerne la prévention, l’éducation, les traitements et le soutien. En conséquence, mesurer l’efficacité de ces interventions s’avère également un domaine flou pour l’instant. Ceci ne veut pas dire, cependant, que de telles interventions ne peuvent pas ou ne devraient pas être mesurées; au contraire, vos initiatives d’évaluation peuvent contribuer au développement d’un corpus élargi de connaissances sur ce que les interventions de médias sociaux et de TIC contribuent à réaliser, dans le contexte du travail en VIH, et comment ces réalisations peuvent être mesurées, partagées et répliquées.

Lorsqu’il s’agit d’évaluer des interventions de médias sociaux et de TIC, les mesures sont d’importants indicateurs d’activité et de réussite. Les mesures sont les chiffres et données que vous collectez au sujet de votre travail; elles peuvent aider à évaluer plusieurs éléments – comme le type de service offert et sa fréquence (par exemple, combien de gazouillis avez-vous générés ou partagés dans Twitter?); comment le public réagit (p. ex., combien de fois votre message a été aimé ou retransmis?); et ce qui se produit à plus long terme (acquérez-vous ou perdez-vous des abonnés, y a-t-il de nouvelles personnes qui rediffusent vos gazouillis, les personnes rediffusent-elles une seule fois et puis plus rien, et des gens se rendent-ils sur votre site web à partir de ces gazouillis, etc.?).

Outre les chiffres et données, cependant, il est important également de collecter des rétroactions sur l’utilisation de ces interventions de médias sociaux et de TIC en marge du monde virtuel. Vos abonnés rediffusent vos messages de prévention du VIH, d’accord, mais cela signifie-t-il qu’ils les lisent bel et bien, qu’ils apportent des changements dans leur vie sexuelle? Comment pouvez-vous savoir si l’appli que vous avez développée pour aider les gens à trouver une clinique de dépistage gratuit dans leur région a effectivement conduit à une augmentation du recours au dépistage du VIH? Comment pouvez-vous savoir si l’envoi d’un message texte quotidien à quelqu’un pour lui rappeler de prendre son médicament entraîne qu’il le fait de façon (plus) régulière? C’est là que le développement de mesures et l’évaluation des résultats deviennent un peu plus difficiles, quoique pas impossibles. Des sondages en ligne jusqu’aux groupes de discussion avec animateur, en passant par les partenariats avec les cliniques locales pour examiner comment et où les gens entendent parler de leurs services, il existe divers moyens pour déterminer si votre travail de médias sociaux et de TIC porte ses fruits, et à quel degré.